Depuis la prison de Melekhovo, Alexeï Navalny a appelé, lundi 21 août, les Russes à aller voter pour « n’importe quel candidat », à l’exception de ceux du pouvoir, lors des prochaines élections régionales. Au cours de ce scrutin, qui doit se tenir le 10 septembre, les Russes doivent notamment élire le maire de Moscou et différents gouverneurs régionaux.
« Nous devons agir avec sagesse et prendre du recul, en votant pour n’importe quel candidat et pour n’importe quel parti, contre Russie unie [le parti présidentiel] », a-t-il écrit dans un post de blog publié à la fois en russe et en anglais.
M. Navalny juge aussi nécessaire de « soutenir les gens qui désirent se présenter » et de « maintenir vivant ce qu’il reste de procédés » permettant d’observer les scrutins. L’opposant dit vouloir que les Russes « conservent l’habitude de se rendre aux urnes », car « tôt ou tard » des « élections libres se tiendront » dans le pays.
Toutefois, il a averti qu’il s’attendait à un niveau élevé de fraude. Il considère par exemple l’élection du maire de la capitale comme « faussée » et « n’ayant aucun sens ». Ce vote est considéré plus largement par l’opposition comme taillé pour servir le parti au pouvoir.
Vague de répression
Alexeï Navalny a été emprisonné à son retour d’Allemagne début 2021, après avoir survécu in extremis à un empoisonnement qu’il impute aux services de sécurité russes qui auraient agi sur ordre du Kremlin. Début août, il a été condamné à dix-neuf années de prison pour « extrémisme ».
Déjà condamné à de nombreuses reprises, Alexeï Navalny a vu la justice s’acharner sur lui avant le conflit en Ukraine, mais son sort s’est aggravé depuis. Il dit être également poursuivi pour une affaire de « terrorisme » dans une autre procédure, dont peu de détails sont pour le moment connus.
Au 18e mois de l’assaut contre l’Ukraine, la population russe est confrontée à une vague de répression visant tant les opposants d’envergure que des milliers de citoyens ordinaires ayant critiqué l’offensive.