Le président de la Fédération espagnole de football, Luis Rubiales, suspendu par la FIFA pour avoir donné un baiser forcé à l’internationale espagnole Jenni Hermoso, a annoncé dimanche 10 septembre qu’il allait démissionner de son poste. « A propos de ma démission : oui, je vais le faire, oui, parce que je ne peux pas continuer mon travail », a-t-il dit dans un entretien accordé au journaliste de télévision anglais Piers Morgan.
Le 20 août, quelques minutes après le sacre mondial de la « Roja » féminine à Sydney, le patron du foot espagnol avait embrassé sur la bouche par surprise Jenni Hermoso, provoquant l’indignation internationale. Refusant de démissionner pour « un petit bisou consenti », il avait attaqué, lors d’un discours retentissant le 25 août, un supposé « faux féminisme » et argué qu’il avait obtenu l’autorisation de la joueuse avant de l’embrasser.
Une version démentie par Jenni Hermoso qui avait dit s’être « sentie vulnérable et victime (…) d’un acte impulsif et sexiste, déplacé et sans aucun consentement de [sa] part ». Elle a porté plainte mercredi. Depuis une récente réforme du Code pénal espagnol, un baiser non consenti peut être considéré comme une agression sexuelle, catégorie pénale regroupant tout type de violence sexuelle. Les peines encourues vont de l’amende à quatre ans de prison.
Inculpation pour « agression sexuelle » demandée par le parquet
Cette affaire, qui a entraîné la suspension temporaire de Rubiales par la FIFA, a plongé le foot espagnol dans le chaos et éclipsé le sacre mondial de l’équipe nationale féminine.
Critiqué par ses joueuses, le sélectionneur Jorge Vilda, un proche de Rubiales, a été limogé mardi par la fédération et remplacé par son ancienne adjointe, Montse Tomé. Son homologue de la sélection masculine, Luis De la Fuente, a dû pour sa part demander « pardon » la semaine dernière pour avoir applaudi, comme de nombreux membres de la fédération, le discours de Rubiales le 25 août.
Le parquet espagnol a demandé vendredi l’inculpation de M. Rubiales pour « agression sexuelle ». Un juge du tribunal madrilène de l’Audience nationale, compétent lorsque les faits se déroulent à l’étranger, sera désormais chargé d’admettre la requête du parquet ou de la classer sans suite. S’il l’admet, il confiera l’enquête à un juge d’instruction.